



























Trois opérateurs transfèrent des feux d’artifice vers un pick-up à partir de 2 bâtiments de stockage quand 3 explosions successives se produisent dans une usine de feux d’artifice. Les 3 personnes sont tuées et les 2 bâtiments détruits. Les riverains, alarmés par le bruit des explosion, alertent les pompiers. Malgré la dangerosité de la zone, l’exploitant ne met pas en œuvre sa procédure d’évacuation des employés. Quarante minutes après les premières explosions, sous l’effet de la projection de débris en feu, une nouvelle explosion se produit dans un 3ème bâtiment de stockage d’artifices, tuant une 4ème personne. Les pompiers rencontrent des difficultés d’intervention en raison de la configuration de l’usine, mal appropriée au passage des engins. Les incendies qui se déclarent dans l’environnement naturel de l’usine sont maîtrisés. L’intervention est terminée après 9 h d’intervention.
L’intégralité des substances pyrotechniques stockées dans l’usine est prise dans un phénomène d’explosion en masse. La quasi-totalité des bâtiments de l’usine est détruite. Le souffle des explosions endommage des bâtiments de tiers dans un rayon de 500 m. En première estimation, les conséquences matérielles de l’accident se chiffrent à 1,5 M€ (0,6 M€ de pertes et dommages internes et 0,9 M€ de dommages externes). Les 3 opérateurs qui participaient aux opérations de transfert sont tués ainsi qu’un 4ème employé, lors de l’explosion du 3ème bâtiment. Un pompier, blessé pendant l’intervention, décède 3 mois plus tard à l’hôpital ; 8 autres personnes (3 employés et 5 pompiers) sont blessées et hospitalisées.
Des produits chimiques, utilisés pour la préparation des artifices, sont retrouvés dans les sols aux alentours du site. Des nuages de produits chimiques toxiques gazeux ont été émis pendant les explosions. Dans les jours suivant l’accident, les résidus de produits explosifs sont neutralisés et éliminés. Le site est sécurisé. Des tests de résistance sont effectués sur les bâtiments des alentours ayant subi les effets de surpression.
Après l’accident, des bombes d’artifice mises en liaison déjà équipées avec un inflammateur et logées dans des mortiers sont découvertes dans les restes de l’usine et dans des véhicules stationnés à proximité. En raison de la sensibilité des produits armés, il est pourtant interdit de réaliser cette opération ailleurs que sur le lieu d’utilisation finale (spectacle pyrotechnique). Le transfert de ces produits très sensibles, réalisé sans précaution suffisantes, est à l’origine de l’accident. Les membres du personnel de l’usine subissaient une forte pression productive à cette période de l’année.
Par ailleurs, les quantités de produits présents sur site excédaient celles autorisées. Les distances d’éloignement entre bâtiments prévues pour éviter les effets dominos n’ont donc pas suffi à éviter la propagation des explosions.
Les conséquences de l’accident ont été amplifiées par des défauts dans la conception des installations et dans l’application des procédures d’urgence.
Par ailleurs, les manquements à la réglementation qui avaient été soulevés lors de la précédente inspection de l’autorité de contrôle, 7 mois auparavant, n’avaient pas été corrigés.
Cet accident comporte plusieurs similitudes avec celui survenu en 1985 en Oklahoma (ARIA 50269).
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